Parce que je vois tes yeux.
Immense.
Et que je m'y perd.
Un ciel. Bleu.
Immense.
Inutile de marcher jusqu'à toi.
Tous gestes commencés s'acheminent
vers cette main tendue, transparente,
ta présence, élancée, ton ombre
Immense.
Et bleu,
tes yeux, ton sourire.
Bleu pour imaginer
cette ligne interdite du désir
sur laquelle nous avançons
l'un vers l'autre.
Sans pouvoir s'accrocher aux mots barbelés
que nous édifions comme un grillage de peur...
une peur... bleue de cet espace libre,
indomptable entre nous deux.
De pupille à pupille, les billes roulent
équilibrant le balancier.
Et bleu tes yeux toujours
encore plus bleu maintenant
que ton regard me soutient.
Me cerne. M'encercle.
Immense.
Et je m'y jette.
Tout se vit dans cet espace-temps
distendu entre la falaise et l'océan.
Saut de l'ange qui enlève le poids des doutes.
Les plumes s'écaillent et reste cette courbe nue.
Comme nue dans l'Amour,
nue dans la mue
et le murmure des nuages laissent là son voilage.
Place au ciel.
Bleu.
Immense.
Place à cette danse
où la femme naît.
Irrépressiblement.
Je rouvre les yeux.
Rassure-moi
Est-ce bien moi? Et toi?
Tu es là?...
Bleu. Oui...
Parce que je vois tes yeux.
Immense...