C'est le matin. La ville se réveille. Sous la pluie par ce lundi.
Et lui, ce Monsieur ouvre sa fenêtre pour laisser entrer l'air frais de l'hiver, le gris des pleurs du ciel et toute sa poésie humide.
il laisse entrer et je men réjouis. Tout le monde devrait laisser entrer. Moi compris.
Il laisse entrer et j'entre avec lui. C'est l'hiver qui vient et c'est moi qui entre. Là haut, vers la fenêtre qui s'illumine, qui scintille de gling-gling, clochettes douces et mélodieuses. Là haut, vers cette fenêtre, mon regard se perche. Mes paupières battent le rythme de ce matin.
La fenêtre s'ouvre et c'est moi qui rentre.
L'homme regarde le temps, le ciel et la ville qui s'éveille.
L'homme regarde le temps, comme le passant qui file en passant dans la ville, comme le passant qui se presse à lire les infos dans la presse.Comme le passant humant l'odeur du bitume et des arbres mouillés, recherchant ce parfum délicat qui remémore tous les hivers écoulés depuis la nuit des temps.
Eux, sur leur tapis roulant de la routine, roulant avec leurs pieds, regard à terre, sans voir les couleurs de l'instant présent.
Le seul temps qui existe pour moi à l'instant sont mes paupières qui battent le rythme de ce matin-frigo.
Il ouvre sa fenêtre pour aérer la nuit des mauvais rêves. Il ouvre sa fenêtre pour s'aérer l'esprit, le laisser libre.
Il ouvre sa fenêtre comme il lit une poésie, car celle du monde, celle des mots, vivante et présente fait vivre et réchauffe par tous les temps.
Il ouvre sa fenêtre comme il dirait bonjour au monde.
Il ouvre sa fenêtre et je lui dis Merci.
Je souris, Bonjour le Monde,
voilà la Vie.