Un temps à faire du cerf volant aujourd'hui. Il n'y a pas de vent mais peu importe il fait beau, nos coeurs suspendus par l'hélium s'enflamment aux premiers rires... on barbotte des tangos, on sirote nos cafés, la paille se fait rame et en avant marchands de poissons, l'arrête n'est plus dans l'assiette mais chante à tue tête... "arrête, arrête, arrête de me faire rire! arrête arrête arrête de m'y faire croire, l'arc en ciel par les temps qui courent se fait rare...
je dis oui, tu dis non, elle dit si, lui réplique
le printemps serait -il encore aux armoiries dorées ?
il est juste de fête et ne fait que passer...
Une clope au bec, le corbeau m'enseigne que son fromage était bien bon,
j'arpente les rues, en use mes talons, terrasse en vue, j'en oublie mon salon..
la dame à lunettes surveille sa pétrolette, et celle à chapeau glougloute des mojitos
le minet lui gonfle sa mèche tandis que le barbu , au bar, à déjà trop bu...
le temps s'étiole et l'étoile file, lentement, le quart d'un instant
Mais où est donc ce foutu corbeau avec ses monts et merveilles,
ses bouts de plumage ankylosé et son fromage périmé ?
il s'est envolé ce petit être noirâtre... reste dans ma démarche
quelque chose de suspect, comme mon coeur suspendu à l'hélium,
quelque chose d'insensé, comme déjà un avant goût d'été.
où s'en est il allé? là haut peut être...
il s'est en allé là où il m'a laissé...