Toujours pas écrit. Bientôt trois semaines.Je ne cherche pas. Je n'aime pas non plus ne plus écrire mais je ne cherche pas à aller contre. Si le temps d'écrire ne vient pas, c'est que je l'utilise pour faire d'autres choses.
Mais j'y pense. Pense. Pense. Pense comme pour panser ce que je ne peux pas mettre en mot. J'aimerais mais n'y arrive : Une grande angoisse que de se poser et avoir la tête comme une pompe avec trop d'air, trop de pensées sans pouvoir leur donner forme.
D'une manière insoupçonnable...
Même ce mot a du mal à se garer sur ma ligne de carnet.
Je préfère marcher, regarder le ciel, les nuages, la vie qui passe sans trop lui prêter de l'importance. Elle me regarde et moi non. Je l'ignore. Je ne sais pas encore pour combien de temps. Elle, c'est certain, continuera jusqu'à être insoutenable, incontournable. C'est sa quête, le "crac", la fissure pour s'y faufiler. C'est ce qu'elle préfère... Pour elle c'est ça le vrai. Pour moi, je ne sais pas. Je ne dis pas qu'elle à tord... Mais pour l'instant je ne lui donne pas encore raison. Déjà qu'il y a quelques semaines à peine, elle me faisait croire que l'hiver avait déguerpi de mon salon...
A seize ans, on retourne toutes les barrières, à vingt ans, on se fout de tout et on se dit que le temps passe comme il passe et que c'est bien ainsi. A vingt-cinq ans, on prend des résolutions à la con qu'on ne tient pas parce qu'on pense avoir tout compris et qu'en réalité on est loin du compte. Et à vingt-huit, on se pose des questions. Les mêmes qu'à seize, qu'à vingt, vingt-cinq mais on est beaucoup moins catégorique. On sait que la vie passe par là et qu'elle fait son chemin, qu'elle module notre être : à vingt-huit, on ne veut pas rester avec des doutes, on ne veut pas non plus s'imposer un cadre "oeillère". On cherche alors à comprendre cette Absurdité grimpante de la vie, l'Indomptable, "l'Insoupçonnable" qui ne veut toujours pas se poser sur la ligne...
Un égoïsme ambiant. Des gens. Une porte qui cloisonne leur vie "bien sous tous rapports". Puis un jour pour certains, ça leur tombe dessus. "Cà", c'est toute l'absurdité de la vie qu'ils ne peuvent plus nier. C'est la fissure qui éclate et laisse un trou béant qui les transforme.
Mais il est tard. Je n'aime pas trop tard mais il est très tard. Peut être que c'est ce "trop tard" qui fait les vingt ans. Se dire qu'il y a une conception du temps qui ne se module pas, qui ne s'achète pas. Un âge après lequel on court un jour étant jeune et dont une fois à jour on ne veut plus. Plus croire. Du tout.
Du moins le plus tard possible.On espère.
Finalement, être à jour, ce n'est pas vivre au jour le jour, c'est accepter que le jour soit nuit. Pour un instant peut être.
Mais rien n'y voir.
Ce n'est pas grave. Ca rend triste, cela est certain mais l'essentiel n'est pas là. L'essentiel est beaucoup plus loin et c'est précisément ça que la plupart des gens ne voient pas, ne veulent pas voir et les rend moche et égoïste. Ce qu'ils n'acceptent pas, c'est qu'il n'y a pas de conditions à tout cela. Si ce n'est celles qu'ils s'astreignent à s'auto-poser. Une condition n'existe qu'à partir du moment où elle est pris en considération... Le regard est bien assez grand pour rêver et regarder vers le haut mais ne va malheureusement pas plus loin que le nez pour voir et aller tout droit... C'est peut être pour cela qu'il y a autant de toxico...