Un matin comme tous les matins, à un matin près. Près des étoiles qui finissent leur nuit. Et des paupières-paupiettes qui se délient.
Ce matin, à cette exception près, que chaque matin possède une ambiance "particulièrement unique" !
Je le savoure à côté de mon café chaud, brûlant, fumant comme mon souffle dans l'air qui s'envole avec le froid.
Ce matin en noir et blanc, un ciel cendre qui donne à cette photographie toutes ses nuances de gris.
Le sépia arrive par la porte, laissant entrer l'air frais, sous le doux nom léger de Monsieur Roland. C'est justement lui qui donne à ce matin cette note "particulièrement unique", et l'air frais qui se glisse avec lui, c'est le souvenir de mon Grand Papa... Sacrés hommes que ces bouts d'homme...
Il avance au comptoir, me serrant la main, me faisant bise, avec son manteau mais pas seulement. Sur ses épaules, son imperméable beige, impécable, et la seconde guerre, comme plus triste fardeau.
Le sépia, il me le raconte, à moi, aspirant à pleins poumons, pour ne pas suffoquer, pour ne pas oublier, à pleins poumons j'écoute cette histoire, maintenant "invisible", que je ne pourrais jamais véritablement comprendre, que personne, maintenant, ne pourra véritablement,comprendre. Juste entendre. Restons humbles. Comme ce ciel cendre que l'on regarde. Simplement. Rien d'autre. On ne peut rien d'autre.
Mon histoire se déroule au présent, dans cette cabane au fond du jardin.
Elle se perd dans le doux quotidien des journées qui se ressemblent, dans la fragilité des heures qui passent sur le cadran des horloges publiques: Postes, Mairies, Cafés, Banques... C'est cela les temps modernes :
Le temps passe et change à travers les formes, les couleurs, les tailles des chiffres de toutes les horloges de la terre. Un lent rouage ficelé qui tisse jour après jour la toile de fond de la société : L'indifférence de l'Homme vis à vis des hommes.
Au temps sépia,
le soldat tuait le soldat
sans comprendre pourquoi
une question effleurée, vite effacée par le poids des bombes.
L'aujourd'hui des médias se contente des millions de petites stars qui pourchassent la gloire et le fric qui va avec...
A cette question poétique et pleine d'espoir, une petite fille répond :
"Qu'est ce que tu voudras faire quand tu seras grande?
- je veux être une star...
- Une star? Tu veux dire que tu veux t'exprimer par l'art? mais quel art? La peinture? La sculpture? La musique? Le cinéma?...
- C'est quoi l' "ART" ? ... Je veux être une Star, star de quoi, je sais pas pas. une Star, c'est tout...
Voilà, on en est là. C'est tout... comme elle dit.
Et c'est déplorable. Parce que le " tout",
c'est nous qui le construisons.
Et en attendant, notre histoire se déroule au présent, dans cette cabane au fond du jardin où on se perd dans le doux quotidien des journées qui se ressemblent.
Avant, le sépia. Voilà le noir et blanc. A quand la vraie couleur ?
Compagnon des lueurs matinales, qui laisse dévoilé parfois lignes courbes, parfois mots d'émois,instinctif ou trop emmêlés par je ne sais quelle pensée.
Moi, qui me plaie à te remercier de ces jets d'encre fraiche sur tes carnets chaque matin encore feuillets vierges, qui par la fraicheur matinale amène le brut d'une histoire sortant d'une tasse à café!
Je te remercie de pouvoir entendre de mon oreille d'oreillé matinal tes bouts de songes animés qui dépose parfois ta tête sur tes feuillets pour te reposer sur ce nuage qui te suis, joyeuse Mazelle!
Alors sans doute à cette semaine, qui, à chaque matin ouvre ses persienne pour nous permettre de créer!
Rédigé par : fredo masson | 16 janvier 2010 à 15:02